La protection incendie

Sept ASA Lotoises ont mis leurs réseaux d’eau à disposition des communes pour la lutte contre les incendies. Une démarche contractualisée qui permet d’apporter ce service à la collectivité mais nécessite des aménagements techniques et juridiques. Plusieurs autres ASA y réfléchissent.

Historique

La lutte contre les incendies de bâtiments ou de végétation n’est pas toujours facile pour les pompiers au fin fond des petites communes rurales. Pour remplir les cuves d’intervention, les bornes des réseaux d’eau potable ne sont pas forcément présentes et manquent souvent de débit (30 m3/h minimum depuis 2017). Cela complique singulièrement le travail des pompiers. Les ASA (Associations Syndicales Autorisées) d’irrigation disposent, quant à elles, de réseaux puissants à fort débit qui conviennent parfaitement à cette mission.

Rappelons que les réseaux hydrauliques ASA sont gérés et utilisés majoritairement par les agriculteurs à des fins d’irrigation des cultures et pour l’élevage. Ces réseaux qui se superposent parfois aux réseaux d’alimentation en eau potable sont généralement activés en été et mis hors service en hiver. Pour cette raison entre autres, la réglementation mentionne que le SDIS (Service Départemental Incendie secours) ne peut les considérer comme constituant une ressource fiable pour la défense contre l’incendie puisque ces installations sont « non-pérennes ».

Dès 2012, à la demande des maires des secteurs concernés et du Président de la Communauté de Communes du Pays du Haut Quercy Dordogne, l’Union d’ASA du Lot en collaboration avec le SDIS a étudié la pérennisation en eau de ces réseaux. Cette réflexion commune a abouti à la mise en œuvre de travaux importants de mise aux normes des installations pour aboutir à l’accès à l’eau 365 jours par an et 24 h sur 24. Au 1er janvier 2014, ce sont près de 138 points d’eau supplémentaires qui sont venus compléter la défense contre l’incendie sur le secteur de Cauvaldor soit au total 50% de plus de couverture des risques à défendre sur le terrain (habitations, établissements divers) par 4 ASA :

🔴 ASA de Bétaille (Communes de Bétaille et Vayrac) ;

🔴 ASA de Cavagnac (Communes de Cavagnac et Les Quatre-Routes -du-Lot (désormais Le Vignon en Quercy) ;

🔴 ASA de Laméjoul (Communes de Condat et Saint-Michel-de-Bannière) ;

🔴 ASA de Prénabot (Communes de Carennac puis par la suite Gintrac et Loubressac).

En 2015, la mise à disposition des réseaux des ASA de Girac et du Plateau du Pigeon ont permis de couvrir en défense incendie les communes de Girac, Prudhomat, Saint Michel Loubéjou ainsi que Baladou, Cuzance, Lachapelle-Auzac, Mayrac, Pinsac, Saint-Sozy et Souillac.

Il faut savoir que les Maires ont la compétence incendie et que les permis de construire ne peuvent désormais être accordés qu’avec la garantie de défense incendie. L’accès à l’eau est donc primordial. L’union d’ASA s’est alors rapprochée du SDIS pour réaliser des essais sur les prises d’eau dans les réseaux et étudier la protection supplémentaire amenée. Rappelons que la protection incendie est une responsabilité non négligeable pour l’ASA qui doit s’assurer du bon état de son matériel et prévenir toute défaillance qui pourrait être préjudiciable en cas d’incendie.

Défense incendie

Il faut savoir que les Maires ont la compétence incendie et que les permis de construire ne peuvent désormais être accordés qu’avec la garantie de défense incendie. L’accès à l’eau est donc primordial. L’union d’ASA s’est alors rapprochée du SDIS pour réaliser des essais sur les prises d’eau dans les réseaux et étudier la protection supplémentaire amenée. Rappelons que la protection incendie est une responsabilité non négligeable pour l’ASA qui doit s’assurer du bon état de son matériel et prévenir toute défaillance qui pourrait être préjudiciable en cas d’incendie.

Mises aux normes

La mise en œuvre de cette nouvelle fonctionnalité a exigé plusieurs types d’aménagement afin de pouvoir mettre le réseau en fonctionnement toute l’année alors qu’ils ne fonctionnaient que généralement d’avril à octobre. La nécessité des investissements de modernisation, l’isolation des stations de pompage, la protection antigel, la mise en place de nouvelles pompes moins énergivores pour l’hiver, l’installation de la télé-surveillance, l’extension de certaines antennes, le changement de contrats d’électricité avec EDF sont des dépenses prises en charge par les communes.

Fonctionnement

En pratique, les communes concernées sont devenues adhérentes de ces ASA. A ce titre, elles peuvent bénéficier de l’eau comme les agriculteurs, les présidents d’ASA conservant la responsabilité de l’entretien et de la surveillance du réseau. Un point juridique délicat qui a nécessité la modification du règlement intérieur et des statuts de ces ASA qui sont, rappelons le, des établissements publics. L’engagement d’accès à l’eau exige la disponibilité permanente des gestionnaires de l’ASA.

Cette organisation fonctionne bien et a déjà fait ses preuves lors d’incendies locaux. De plus, la plus-value environnementale n’est pas négligeable car l’eau de ces réseaux n’est pas traitée et revient nettement moins chère que celle du réseau d’eau potable.

Focus sur le cas de l’ASA du Lendou :

Tout récemment en 2022, les installations de l’ASA du Lendou (Commune de Castelnau-Montratier-Sainte-Alauzie, Lendou-En-Quercy, Lhospitalet et Pern) ont été modifiées et aménagées afin de permettre la mise en eau du réseau de manière pérenne pour le SDIS soit au total 56
nouveaux points accessibles pour les sapeur-pompiers.

Ce travail engagé en 2019 sous l’impulsion des Maires et des conseils municipaux suite au partage du constat suivant :

  1. Le risque incendie sur notre territoire est de plus en plus présent, par une végétalisation naturelle des espaces non cultivés qui se développe et le problème est susceptible de s’amplifier avec les périodes de sécheresse qui s’ intensifient.
  2. L’habitat en Quercy Blanc (et notamment sur les communes concernées) est historiquement diffus. La tendance, malgré les efforts réalisés à travers les documents d’urbanismes, ne s’inversera pas et restera une constante qu’il convient de gérer.
  3. Les possibilités d’installation de bornes incendie sur le réseau d’adduction d’eau potable sont limitées notamment par les exigences de débit « à la source ». Par ailleurs, les gestionnaires des réseaux d’eau potable ne sont pas prêts à répondre aux exigences de la couverture du risque incendie.
  4. Les agriculteurs ont réalisé non sans effort un réseau d’irrigation fixe à partir du lac de Lascabanes qui couvre la quasi globalité de notre territoire. Des prises d’eau sont pour partie accessibles depuis la voie publique. Ces installations sont opérationnelles du printemps à l’entrée de l’hiver. Quelques aménagements sont nécessaires pour les rendre opérationnelles toute l’année et compatibles avec les exigences du SDIS. En effet, le projet de mise à disposition du réseau de l’ASA pour la DECI des communes concernées a mis quelques temps à se concrétiser au vu des coûts importants des aménagements techniques nécessaires :
      • Mise hors gel de la station principale (création d’un bâtiment) et travaux d’isolation
      • Installation du chauffage-éclairage-ventilation
      • Rallongement du portique + dépose de la toiture et des projecteurs existants
      • Installation de by-pass au niveau des 3 surpresseurs
      • Investissement dans une télésurveillance et reprogrammation de l’automate
      • Modification réglementaire et statutaire de l’ASA
      • Signalisation des bornes retenues pour la DECI

L’ASA du Lendou irrigue la vallée du Lendou, au nord de Castelnau-Montratier, grâce à la distribution de l’eau de 2 lacs représentant un volume global de 480 000 m3. Elle compte actuellement 51 adhérents pour un périmètre aménagé de 840 ha sur les communes de Saint-Cyprien, Sainte-Alauzie, Lascabanes, Cézac, Pern.